Terrain urbain, petits trajets, faible vitesse et caractère de transport occupant le premier plan: telles sont les conditions optimales pour des scooters électriques des petites catégories. L’autonomie et la performance sur la route jouent un rôle subalterne, il est possible d’utiliser des petites batteries rechargeables assez rapidement. La technique de véhicules extrêmement simple permet également une politique de prix attrayante.

Un scooter neuf sur dix roule déjà à l’électrique
Les chiffres reflètent la tendance aux scooters électriques: dans les dix premiers mois de l’année en cours, 1 730 des 17 601 nouvelles immatriculations de scooters étaient à propulsion électrique, donc environ 10 %. La hausse par rapport à la période précédente se montait à 43,7 %. Toutefois, le succès des scooters électriques concerne presque exclusivement la plus petite catégorie de permis accessible dès 15 ans, jusqu’à 45 km/h au maximum.

Motos: motos électriques sans pertinence sur le marché
Chez les grosses cylindrées et en particulier chez les «vraies» motos, en revanche, l’électrique n’a encore peu, voire pas du tout voix au chapitre. Dans les dix premiers mois de l’année 2021, la part des véhicules électriques pour les motos se montait au chiffre infime de 0,8 %. Cela représentait exactement 268 motos sur un volume de marché global de 33 775 unités (uniquement motos, sans scooters). Il semble donc que les motos électriques n’ont pas encore de pertinence sur le marché.

Que faire de toute cette électricité?
La raison en est simple: aujourd’hui, une moto est utilisée presque à 100 % comme un appareil représentant un style de vie et servant aux loisirs. Mais jusqu’à présent, les motos électriques sont très loin de remplir les exigences de cette clientèle en termes d’autonomie, de poids, de rentabilité et de rapport qualité/prix. Du fait de leur conception, les motos électriques disposent de nettement moins d’espace de stockage d’énergie qu’une voiture. Cela réduit les performances de conduite possibles et surtout les autonomies. Il est difficile de trouver des bornes de recharge dans les lieux d’excursion appréciés des motards dans les montagnes. Mais même sur des voyages de plus longue durée comportant des étapes moyennes à longues sur les autoroutes, les motos électriques ont de mauvaises cartes. L’énorme besoin en place des lourdes batteries empêche pour le moment des concepts de véhicule dynamiques, et l’absence de son du moteur joue un rôle important pour un véhicule utilisé comme appareil de loisirs chargé d’émotions. Les quelques modèles de motos électriques disponibles aujourd’hui se situent tous dans le segment de prix supérieur et s’adressent à une petite clientèle au caractère avant-gardiste.

De nouvelles solutions sont demandées
Synthèse: la transition de la mobilité passant à des véhicules à propulsion électrique a lieu, contrairement à l’évolution observée dans le secteur automobile, de bas en haut chez les deux-roues motorisées. Elle a désormais commencé sérieusement chez les (petits) scooters qui servent principalement de véhicules utilisés pour les petits trajets dans la circulation interurbaine. Toutefois, avant que la transition ne se fasse sentir dans le secteur de la moto, la science et les fabricants doivent inventer de nouvelles solutions révolutionnaires abordables pour les consommateurs finaux, en matière de technique de stockage d’énergie et de charge.

Lors du motofestival qui se tiendra du 3 au 6 mars 2022 sur le site de BERNEXPO AG à Berne, l’offre déjà variée de scooters électriques sera exposée en détail, tout comme les premiers pionniers de la technique électrique dans le secteur de la moto.

Statistiques: Office de Suisse de Conseils pour Deux-Roues (OSCD)